Tranchée des Portes
  
Le paysage de la Gaume est marqué par le relief dit « de Cuestas ». Une alternance de roches dures (les grès jurassiques) et de roches tendres, inclinées, et qui ont été érodées. Les cours d’eau qui ont incisé ce relief forment des vallées étroites et créent des promontoires isolés qui sont devenus des lieux d’observation et de refuge. 
 
Dans les environs d’Etalle, on en note plusieurs : Montauban, la dent de chien, le Châtelet et la Tranchée des Portes (figure 1). 
Ce dernier est le plus grand d’entre eux. Ces fortifications naturelles sont utilisées depuis l’âge du fer. La défense de celles-ci se faisait par l’édification d’un mur de barrage et d’un fossé. Ce genre de structure est appelé, par les archéologues, une fortification en « éperon barré ». 
A la Tranchée des Portes, le mur de rempart fait un peu plus de 1km de long ; 3,30 m de haut et il est large de 12 m environ. 
Il est précédé d’un fossé de 5 m de profondeur. Ce mur et les 3 fossés naturels (l’Eau rouge, le ruisseau des Osseumonts et un ruisseau sans nom) délimitent la plus vaste fortification protohistorique de Belgique (une surface presque quadrangulaire d’environ 1 km de côté et de 100 ha) (figure 2). 
Depuis 1980, le service national des fouilles a réalisé sur place plusieurs chantiers.  
Ils ont ainsi mis en évidence que le fossé est profond de 5 m avec des parois presque verticales et le rempart est une levée de terre avec une palissade et des trous de pieu. Ils ont découvert l’existence de trois palissades qui témoignent de réfections successives et de trois « portes », ou entrées, dont le passage de 8 m est délimité par 2 rangées de pieux pour contrebuter l’ensemble. Les quelques vestiges d’occupation, recueillis sur cette grande surface, montrent que depuis le premier âge du fer et à l’époque de la Tène I, le site était habité. 

Sa rénovation est programmée pour 2018-2019.